Planification des transports : pour un outil d’aide à la décision

Fin février, l’Association transports et environnement (ATE) Vaud organisait une conférence publique intitulée «Et si on repensait l’autoroute?»
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Fin février, l’Association transports et environnement (ATE) Vaud organisait une conférence publique intitulée «Et si on repensait l’autoroute?» avec pour objectif de lancer une large réflexion à ce sujet et en particulier sur le tronçon Crissier-Maladière (A1a). Selon l’ATE Vaud, appuyant son propos sur une étude commandée par la Ville de Lausanne, ce secteur en cul-de-sac pourrait avantageusement être déclassé en boulevard urbain. Cette vision, un peu trop futuriste pour l’Office fédéral des routes, offrirait l’avantage de pouvoir y faire cohabiter trafic individuel motorisé, transports publics et modes doux (cyclistes et piétons) tout en atténuant l’importante coupure que l’autoroute représente à l’heure actuelle.

Profitant de l’occasion pour rappeler les nombreux enjeux du projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM), Madame Nuria Gorrite, présidente du Conseil d’État, intervenait en faveur du maintien de ce tronçon, confirmant l’importance de la création de nouvelles jonctions autoroutières dans l’Ouest lausannois. Elle rappelait alors que ces développements sont considérés comme des mesures d’accompagnement nécessaires à la création des axes forts de transports publics urbains, comprenant notamment l’introduction de plusieurs lignes de bus à haut niveau de service ainsi que du tram Lausanne-Renens.

Ce même tram qui, en obtenant le feu vert du Tribunal administratif fédéral (TAF) pour sa construction, faisait le lendemain la une de l’actualité lausannoise. Malgré la décision du TAF d’octroyer le permis de construire pour la rampe routière Vigie-Gonin, un accord est enfin trouvé entre le Canton, la Ville et les principaux opposants au projet, permettant de l’abandonner. Le tram verra donc bien le jour, mais sans la rampe, sauvant ainsi la forêt du Flon.

S’il faut bien entendu se réjouir de cette nouvelle, le processus pose tout de même la question de l’actualité des mesures d’accompagnement routières étudiées dans le cadre du PALM. Et s’il en était de même pour l’autoroute? Et si les données de base avaient également évolué dans l’Ouest lausannois, au point de ne plus nécessiter le maintien de l’autoroute A1a?

 

Ne pas sectoriser

L’actualité récente pousse à croire que le Canton ne dispose pas (ou plus) de vision d’ensemble des mesures d’accompagnement strictement nécessaires au développement de l’agglomération. La planification des transports ne peut être appréhendée par secteur, au risque de ne pas tenir compte des interactions entre ces secteurs et de conduire au dysfonctionnement global du système.

Certains professionnels de la branche s’accordent aujourd’hui pour dire qu’il est opportun de remettre en question la nécessité de certaines de ces mesures. Seule une modélisation numérique à l’échelle de l’agglomération garantirait la prise en compte de la complexité des interactions entre les différents modes de transport. Le temps n’est-il pas venu d’investir dans un outil robuste, support précieux d’aide à la décision politique pour toute une région?

Et si les données de base avaient également évolué dans l’Ouest lausannois, au point de ne plus nécessiter le maintien de l’autoroute A1a?